Pour Hobbes, « L'usage général de la parole est de transformer notre discours mental en discours verbal et l'enchaînement de nos pensées en un enchaînement de mots » : le langage occupe donc « une place charnière » entre le mental et le social[42]. », « Je veux encore parler de ses membres, Et de sa force, et de la beauté de sa structure. Musicien et auteur-compositeur en plus d'être dessinateur de bandes dessinées (un art que lui a transmis son père, le regretté Erik Blegvad), Peter Blegvad demeure un éternel touche … »[133]. D’abord nous percevons par les sens ; ensuite, dans le cerveau, les résidus des sensations deviennent imagination, fancy ; enfin, ces conceptions se déplacent jusqu’au cœur. L'Encyclopédie consacre un long article au « hobbisme », dans lequel il attribue aux circonstances historiques le ressort principal de la vision pessimiste de l'homme que professe Hobbes[n 14]. Qui ouvrira les portes de sa gueule ? C'est un état fictif qui n'est pas situable historiquement, et à la description duquel Hobbes lui-même n'accorde pas une grande validité historique[55], mais qui lui permet d'établir le postulat sur lequel repose sa théorie. Ces deux attributs de la puissance — civile et ecclésiastique — touchent à leur pointe une phrase latine inscrite au sommet de l'image : « Non est potestas Super Terram quae Comparetur ei » (« Il n'est pas de puissance sur terre qui lui soit comparable »). Dès 1640, Hobbes se targuait d'avoir mis au point dans ses Elements of Law les fondements d'une science de la justice et de la politique qui délivrerait l'humanité de la « peur mutuelle » et qui garantirait la paix universelle grâce à la transformation de quelques traits propres à la nature humaine[110]. Hobbes demande pourquoi, si les hommes ne sont pas naturellement en état de guerre, ils vont toujours armés ? Joueras-tu avec lui comme avec un oiseau ? La partie supérieure représente des régions vallonnées que domine le torse d'un géant ceint d'une couronne, brandissant une épée dans la main droite et une crosse épiscopale dans la gauche. Il place le film à un autre niveau, lui confère une autre dimension, Les contemporains de Hobbes croyaient en effet avoir trouvé en Amérique un état aussi près que possible de la nature humaine, telle que la décrivait déjà, appetite, desire, love, aversion, hate, joy, and grief. Et ce pouvoir paraît d'autant plus arbitraire que le sujet ne pourra pas s'en prendre au souverain même lorsque la distribution de la propriété est contraire à la loi de nature[c 17]. Skinner en effet analyse l'œuvre au moyen d'une « étude soigneuse — non pas sémiologique, mais plutôt pragmatique — des jeux de langage dans le climat intellectuel de l'époque »[163]. Cet ouvrage suscite dès sa parution d'intenses controverses, notamment en raison de ses positions sur la religion, que Hobbes considère comme une passion reposant sur la peur de l'inconnu, tout comme les superstitions. La dernière modification de cette page a été faite le 1 février 2021 à 10:45. immédiatement et impitoyablement avec la plus grande imprudence. ». Le livre de Léviathan, de Peter Blegavd, rassemble la crème des aventures de Lévi et Chat, publiées par l'hebdomadaire The Independant on Sunday au crépuscule du dernier millénaire. Les notions de bien et de mal, de justice et d'injustice, n'y ont pas leur place. Enfin, dans une description fameuse (Job 40:20-41:25), le livre de Job donne le nom de léviathan au crocodile (voir ce mot), dont il veut sans doute souligner ainsi la puissance et l'effroi qu'il provoque. En quoi il n’est pas vraisemblable que tous se trompent[60]. On ne trouve que trois mentions du monstre dans tout le livre, mais les définitions varient curieusement, désignant tantôt l'État dans sa totalité, tantôt seulement le souverain ; nombre de commentateurs ont souligné l'extrême ambiguïté de l'image du Léviathan[n 3]. ». En fait, en dépit de la contradiction apparente, Hobbes peut être vu comme la source des idéologies libérales et autoritaires, car s'il donne au peuple la possibilité de former un contrat social, il accorde au souverain qui émane de ce pacte le contrôle des lois, de la religion et du discours public[24]. Là où il n'y a pas de gouvernement commun, il n'y a pas de loi ; là où il n'y a pas de loi, il n'y a pas d'injustice, « Le droit naturel de la Nature entière et conséquemment de chaque individu s'étend jusqu'où va sa puissance », « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ; car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux mêmes qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont. Il consacre un chapitre à des conceptions philosophiques erronées et dénonce le jargon des diverses écoles de philosophie ancienne en affirmant que celles-ci n'apprenaient rien d'utile, leur « philosophie naturelle étant davantage un rêve qu'une science » et leur philosophie morale reposant en fait sur les passions de leurs auteurs. » En conséquence : « Le traité social a pour fin la conservation des contractans. Dans ce chapitre : « il examine et redéfinit les passions comme des représentations intentionnelles, capables de se muer en impulsions. Son cœur est dur comme la pierre, Dur comme la meule inférieure. Hobbes énumère les douze principaux droits du souverain, les types de gouvernement (monarchie, aristocratie, démocratie) et les règles de succession. En ce sens, Hobbes s'est fait le précurseur d'un État laïc. Toutefois, dans Du Contrat social (1762), il rejoint sur bien des points la doctrine du Léviathan en justifiant l'existence d'un État fort : « car il n’y a que la force de l’Etat qui fasse la liberté de ses membres[130]. Cette section « Anecdotes », « Autres détails », « Le saviez-vous ? La formation d'un État, normalement institué par contrat, peut également résulter d'une guerre : c'est alors un État « par acquisition », qui est tout aussi légitime que l'autre. Proudhon rejette l'utilitarisme de Hobbes. Hobbes a beaucoup emprunté aussi à la Rhétorique d'Aristote, ouvrage qu'il avait traduit en 1637. Cette première loi induit que l'individu recherche la paix pour se protéger et, à cette fin, qu'il entre dans un contrat avec les autres en abandonnant son droit naturel, ce qui est la deuxième loi de nature. Il rejette les prétentions du pouvoir ecclésiastique ou spirituel à régenter le pouvoir temporel et le « droit auquel prétend telle ou telle église de s'arroger la puissance civile[14] ». Fera-t-il une alliance avec toi, Pour devenir à toujours ton esclave ? Spinoza est proche de cette position quand il écrit que « Le droit naturel de la Nature entière et conséquemment de chaque individu s'étend jusqu'où va sa puissance »[57]. Les guerres civiles de 1642-1646, 1648-1649 et 1649-1651ont donc préci… » Cette position, qu'a aussi soutenue Joseph Vialatoux adepte du personnalisme, ferait de Hobbes le fondateur du totalitarisme[143]. ». Hannah Arendt fait une critique radicale du système proposé dans Léviathan, parce que celui-ci s'intéresse exclusivement à la structure politique et subordonne les caractéristiques des hommes aux besoins du système[145]. Le Léviathan représente une synthèse du nominalisme médiéval d'Ockham, de la théologie de la Réforme et de la notion de souveraineté absolue, indivisible et inaliénable proposée par Bodin[78]. Car, en faisant une revue sur toutes celles que j’ai dénombrées, on peut aisément remarquer qu’il n’y en a que six qui soient telles ; à savoir : l’admiration, l’amour, la haine, le désir, la joie et la tristesse ; et que toutes les autres sont composées de quelques-unes de ces six, ou bien en sont des espèces[49]. Quand il se lève, les plus vaillants ont peur, Et l'épouvante les fait fuir. Comme une science de la politique suppose la connaissance des passions qui mènent les hommes, Hobbes consacre à cette question son chapitre VI, intitulé « Des origines internes des mouvements volontaires, communément appelés passions ; et des paroles qui les expriment ». », Marx s'appuie sur cette formule dans le chapitre « Achat et vente de la force de travail » de son ouvrage, there is no conception in a man's mind which hath not at first, totally or by parts, been begotten upon the organs of sense, « And words whereby we conceive nothing but the sound are those we call absurd, insignificant, and nonsense. » Il est généralement admis que Hobbes préconise une forme de gouvernement dont pratiquement personne ne voudrait dans les démocraties occidentales contemporaines[152]. Il faut donc instituer des lois pour délimiter le domaine de ce qui est permis et de ce qui ne l'est pas, en se basant sur la raison : ce sont les « lois de nature ». Léviathan ou Matière, forme et puissance de l'État chrétien et civil, Thomas Hobbes, Gallimard. Comme Andreï Tarkovski, dont son cinéma semble obnubilé, la production filmique du réalisateur russe est peu … L’un croit l’homme de la nature bon, & l’autre le croit méchant. Le Léviathan commence par exposer une théorie de la connaissance. Dans la quatrième partie, Hobbes identifie les écueils dans lesquels le public peut tomber par suite d'erreurs d'interprétation de la Bible et de croyances superstitieuses, telles la démonologie et les pratiques païennes. Il est important de noter que le contrat est de type « horizontal » et non « vertical » : « Cet ingénieux artifice permet à Hobbes de libérer le souverain de toutes les obligations et limites imposées par un contrat et de faire du Léviathan un dieu mortel[72]. De même, si une personne affamée ne peut pas se procurer de la nourriture autrement qu'en la prenant de force ou en la volant, elle est pleinement excusée de le faire[c 21]. Hobbes développe ainsi la thèse d'un contrat social et de règles venant d'un souverain. Pour Hobbes, proche en cela de Descartes et de Spinoza, la scolastique héritée d'Aristote et du Moyen Âge est une fausse science qui ne mène qu'à l'erreur[17]. Dans l'état de nature, les hommes sont fondamentalement égaux, tant sur le plan physique[c 11] que sur le plan des habiletés intellectuelles, car celles-ci sont acquises par l'éducation. ». ». Cette figure allégorique était déjà parfaitement décrite dans le traité Du citoyen, rédigé quatre ans plus tôt : « La soumission de tous à la volonté d'un seul homme, ou d'une assemblée, s'appelle union. Peu après la publication, Hobbes, qui séjournait à Paris, devient suspect à l'autorité royale pour avoir attaqué la papauté et doit quitter Paris pour regagner Londres[n 10]. Toutefois, si Hobbes a consolidé le pouvoir de l'État, il a aussi, dans les chapitres XXI et XXVI, renforcé les droits du citoyen, en donnant à ce dernier le droit d'interpréter la loi et le droit de résistance, en vertu de la liberté naturelle qui lui vient de l'état de nature. » Cette situation favorise la montée de l'absolutisme monarchique et la sécularisation de la pensée politique, ce qui entraînera l'essor de la raison d'État[7]. Jean-Jacques Rousseau prend à son tour le contre-pied du portrait que fait Hobbes de l'homme à l'état de nature[n 13]. For as it is uncharitableness in any man to neglect the impotent; so it is in the sovereign of a Commonwealth, to expose them to the hazard of such uncertain charity. Le roi Charles Ier a été destitué en 1646 et exécuté sur ordre de Cromwell en 1649. » C'est la théorie du « silence de la loi » : tout ce qui n'est pas interdit est autorisé. And therefore if a man should talk to me of a round quadrangle; or accidents of bread in cheese; or immaterial substances. Il appuie son modèle sur une théorie des passions qui met au premier plan le désir de pouvoir, seul élément constant dans le changement permanent. Il dénonce aussi diverses institutions de l'Église catholique, tels le célibat des prêtres, la pratique de la confession, qui donne au clergé la haute main sur les rouages secrets de l'État, l'excommunication, qui assure le pouvoir du pape sur les rois, la doctrine du purgatoire, qui permet le trafic des indulgences, la croyance au démon et la pratique de l'exorcisme, qui tiennent le peuple plein d'effroi devant le pouvoir des prêtres[23], etc. Influencé par Hugo Grotius, l'ouvrage est un classique de la théorie du contrat social et a suscité une vision opposée de la part de Jean-Jacques Rousseau. ». En 1683, le Léviathan est brûlé publiquement par le bourreau à l'université d'Oxford[119]. ». Cette personne a parlé, elle a choisi ; celui qu'elle a choisi ne s'est lié à qui que ce soit, quelque serment qu'il ait fait et quoiqu'il ait reçu l'autorité. De ces passions primitives dérivent toutes les autres. À l'encontre du philosophe, il affirme que la notion de justice est ancrée en nous comme un fait de conscience : « Ainsi la justice n'est pas simplement une idée de rapport, une notion métaphysique, une abstraction : c'est encore un fait de conscience [...] il s'ensuit d'abord que la justice est tout à la fois le principe et la fin, le mobile et la loi de nos actions, la raison de notre vie, l'expression de notre félicité. » En outre, l'affirmation de l'égalité de tous les hommes y est poussée jusqu'à l'absurde, mettant en relief « le caractère individualiste que requiert l'utopie[113] ». Inspiré par la pensée de Francis Bacon, cet ouvrage serait même le plus important texte d'inspiration utopique produit par la Révolution anglaise. Il connaît une première traduction en néerlandais en 1667, et sera traduit en allemand en 1794[108], mais ce n'est qu'en 1921 que paraîtra sa première traduction française, d'ailleurs limitée au premier livre[109]. Qui veut conserver sa vie aux dépens des autres, doit la donner aussi pour eux quand il faut. Le livre de Léviathan n'a pas tardé à faire du bruit. Ses éternuements font briller la lumière ; Ses yeux sont comme les paupières de l'aurore. Hobbes se fait le défenseur d'une « théologie sceptique » (skeptical theology)[103]. Il en résulte, selon Hobbes, qu'une telle société est en situation de chaos et de guerre civile. Lorsque le Léviathan paraît à Londres en 1651, la vie politique est en plein bouleversement. Les hommes s'assemblent non par une attirance mutuelle, mais par intérêt personnel. Il consacre la troisième partie à une interprétation rationaliste de la Bible de façon à la rendre compatible avec son système politique[102]. Il précise toutefois que les nouveaux arrivants ne devront pas exterminer les natifs, mais simplement les contraindre à vivre sur de plus petites parcelles en les cultivant avec soin de façon à pouvoir se nourrir[c 19]. Cela l'amène à présenter Hobbes comme « le plus redoutable ennemi du modèle républicain de la liberté[165] », un modèle inspiré de la Rome antique en opposition avec la théorie de l'absolutisme royal. Le représentant attitré est celui qui est choisi par le plus grand nombre[c 15]. Il fait du souverain le dépositaire de la foi et l'interprète autorisé des enseignements bibliques, réduits à un contrat entre Dieu et l'homme. Autres tems, autres circonstances, autre philosophie. Le Talmud y fait aussi référence, évoquant des animaux révoltés contre le Créateur et que celui-ci détruit. Les circonstances firent sa philosophie : il prit quelques accidens momentanés pour les regles invariables de la nature, & il devint l’agresseur de l’humanité & l’apologiste de la tyrannie. Pour cela, il entend produire dans le domaine du droit une transformation similaire à celle que la géométrie et les sciences de la nature ont entraînée dans leur domaine. Les commentateurs sont toujours profondément divisés sur la religion de Hobbes[97]. Reprenant une idée de Francis Bacon dans Sapientia Veterum, Hobbes estime que les mythes et les allégories antiques contiennent les principes d'une science politique bien plus juste que les traités de philosophie depuis Socrate. Le Léviathan de Hobbes « à lui seul, résume entièrement sa pensée politique en liaison avec ses principes philosophiques, juridiques et théologiques[11] ». C'est un mythe très connu des sources pré-bibliques ayant trait au combat primordial entre le Créateur et les forces marines personnifiant le Chaos, qu'on retrouve chez les Hittites (le dragon Illouyankas), en Mésopotamie (bataille de Mardouk et Tiamat) et dans le mythe phénicien-ougarit de Baal et Anat, dressés contre divers monstres marins (dont l'un est Lotan). Le torse et les bras du géant sont recouverts de quelque trois cents personnages minuscules, suggérant que le citoyen n'est « qu'une écaille sur la peau reptilienne du Léviathan[33] ». Le souverain doit donc prendre des mesures positives permettant aux personnes valides d'assurer leur subsistance par leur propre travail. » La controverse est particulièrement vive avec John Bramhall, qui publie en 1658, The Catching of Leviathan, or The Great Whale[n 11]. Il équivaut au Dragon, bien connu dans le Proche-Orient ancien et peut être vu comme un crocodile du Nil. Sous ce nom et sous d'autres appellations, il appartient plus largement à la mythologie sémitique. Read 57 reviews from the world's largest community for readers. Tous les livres Leviathan : retrouvez l'intégralité des tomes de la série vendu à la fnac. ». Il règne un climat de terreur et de dictature qui durera jusqu'en 1659[3]. Il laisse après lui un sentier lumineux ; L'abîme prend la chevelure d'un vieillard. Le Léviathan latin a ainsi pour originalité d'accentuer la dimension théologico-politique de sa doctrine[107]. Ne confonds-tu pas la puissance avec le droit ? Il fait reposer sa thèse sur des observations de type anthropologique et psychologique, sans aucunement faire appel à la religion chrétienne comme le fera Locke à ce sujet[62]. Le Livre de Léviathan mérite vraiment le terme d’ovni parmi les parutions actuelles de bande dessinée.Américain installé à Londres, Peter Blegvad est plasticien, musicien reconnu depuis les années 70 (avec Slapp Happy, Henry Cow, jouant avec Robert Wyatt, Fred Frith ou John Greaves), et président de l’Institut Londonien de ‘Pataphysique. C’est la guerre de tous contre tous : la … Le Léviathan (de l'hébreu : לִוְיָתָן, liviyatan) est, dans la Bible, un monstre marin qui apparaît dans les Psaumes, le livre d'Isaïe, et le livre de Job. Il y a deux formes de connaissance : l'une est la connaissance d'un fait saisi par les sens ou la mémoire ; l'autre est la connaissance de la conséquence d'une affirmation sur une autre, ce qui est le propre de la science. 6). La guerre que décrit Hobbes n'implique pas nécessairement des conflits entre États, car « La nature de la guerre ne consiste pas dans le combat actuel, mais dans la disposition avérée au combat » (chap. [...] Je ne crois pas avoir aucune contradiction à craindre, en accordant à l’homme la seule vertu naturelle, qu’ait été forcé de reconnaître le détracteur le plus outré des vertus humaines. Le livre de Léviathan book. Toute idée de justice, de norme et de vertu n'apparaîtra qu'avec la loi : il n'y a donc pas de justice à l'état de nature (contrairement à ce que soutient Locke dans le Traité du gouvernement civil avec son droit naturel), ni de bonté (contrairement à ce que soutiendra Rousseau dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes). » Cette conception du pouvoir royal accordé par le peuple est en rupture avec la conception traditionnelle qui faisait du pouvoir une institution divine : « Quand, après le traumatisme des guerres civiles, l'auctoritas des lois se trouva placée dans la seule volonté du roi, elle fut toujours réputée procéder d'en haut, puisqu'elle résultait d'une mystérieuse communication du monarque avec la divinité ; les sujets devaient se contenter d'ajouter foi à ce mystère. La machine de l'État doit en effet inspirer un sentiment de peur afin de forcer les citoyens à accepter sa puissance absolue (potestas absoluta)[37]. Vigoureux défenseur de la monarchie absolue, Hobbes considère ce type de régime comme le plus apte à assurer « la paix et la sécurité au peuple » (II, 19)[74]. Toutefois, le souverain absolu que préconise Bodin n'a pas vraiment un pouvoir absolu, car il est censé se conformer à la loi naturelle. Pour combler cette faille dans le système, Hobbes soutient que le consentement, c'est-à-dire la promesse d'obéir au souverain, est constitutive de la souveraineté, qui est alors perpétuelle, absolue et originairement démocratique[81]. Il s'ensuit que, pour Hobbes, tout ce qui ne sert pas au but ultime est déclaré une nuisance, tels les livres des anciens philosophes, afin que rien ne puisse venir contredire la justification de la tyrannie – un régime politique qui, s'il est apparu souvent dans l'histoire, n'avait jamais été honoré d'un fondement philosophique[147]. De nombreuses références en pré-commande à découvrir en quelques clics. Il regarde avec dédain tout ce qui est élevé, Il est le roi des plus fiers animaux. Comme la souveraineté est indivisible, le souverain a le droit de décider quelles religions peuvent être enseignées aux citoyens de l'État — « And Judge of what doctrines are fit to be taught them » —, car « les actions des hommes dérivent de leurs opinions ; et c'est dans la bonne gouvernance des opinions que consiste la bonne gouvernance des actions, en vue de la paix et de la concorde[93] ». Hobbes se met alors à en faire une nouvelle version, en latin, qu'il publiera à Amsterdam en 1668. La dernière modification de cette page a été faite le 26 janvier 2021 à 23:24. L'attacheras-tu pour amuser tes jeunes filles ? De toute évidence, Hobbes avait réalisé, avec un siècle ou deux d'avance, que l'accumulation de richesse ne peut être garantie que par l'étendue du pouvoir politique et que celui-ci doit tôt ou tard forcer l'ouverture de toutes les limites territoriales[148]. ], que Hobbes aurait écrit son Léviathan, afin de montrer que la liberté personnelle est compatible avec un pouvoir absolu[166]. Lui perceras-tu la mâchoire avec un crochet ? Saisiras-tu sa langue avec une corde ? Selon Leo Strauss, Hobbes s'est basé sur Machiavel qui avait inversé les postulats idéalistes de la philosophie politique en cherchant comment les sociétés vivent dans la réalité. Le partagent-ils entre les marchands ? C'est en vain qu'on l'attaque avec l'épée ; La lance, le javelot, la cuirasse, ne servent à rien. Très critique à l'égard de la scolastique, Hobbes est radicalement matérialiste et rationaliste. En 1666, Hobbes se décide à faire lui-même cette traduction car l'athéisme du livre est soupçonné d'avoir engendré une punition du Ciel avec la Grande peste de Londres (1665) et le grand incendie de Londres (1666)[n 8]. Sa philosophie est désignée comme le « hobbisme » et les adeptes, des « hobbistes ». Il est en soi inextinguible, en mouvement perpétuel : « le désir humain, dans la philosophie mécaniste de Hobbes [...] se caractérise par une insatisfaction perpétuelle[66]. », « Citations », « Autour de... », ou autres, Pour améliorer cet article il convient, si ces faits présentent un, « où pourrit dans les joncs tout un Léviathan », Léviathan ou Matière, forme et puissance de l’État chrétien et civil, La vie de Faust, ses exploits et comment il fut précipité en Enfer, Pirates des Caraïbes : Le Secret du coffre maudit, Endless Ocean 2 : Aventuriers des fonds marins, Propos sur les pouvoirs, éléments d'éthique politique, « La concurrence fiscale dans l’Union européenne », Portail des créatures et animaux légendaires, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Léviathan&oldid=179251015, Image locale correspondant à celle de Wikidata, Article contenant un appel à traduction en anglais, Article contenant un appel à traduction en allemand, Portail:Religions et croyances/Articles liés, Portail:Créatures légendaires/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence, Il est souvent représenté sous la forme d'un gigantesque. Mais on ne sent pas que l’on attribue aux hommes avant l’établissement des sociétés, ce qui ne peut leur arriver qu’après cet établissement, qui leur fait trouver des motifs pour s’attaquer & pour se défendre[127]. Il prévoit les moyens de maintenir la paix sociale, notamment en assurant le plein-emploi. D’abord nous percevons par les sens ; ensuite, dans le cerveau, les résidus des sensations deviennent imagination, « Mais le nombre de celles qui sont simples et primitives n’est pas fort grand. Léviathan. Son système repose sur la plus violente des passions de l'homme, qui est la peur d'une mort violente aux mains des ennemis et donc le désir de conserver sa vie. LE LIVRE DE POCHE. » De même, « Le désir, en faisant du mal à un autre, de le punir d'une chose qu'il a faite est la rancune. Les panneaux latéraux du frontispice se répondent et s'équilibrent, ceux de gauche illustrant des symboles du pouvoir civil (château-fort, couronne, canon, armes de guerre, bataille rangée), tandis que ceux de droite symbolisent le pouvoir ecclésiastique (église, mitre, foudres de l'excommunication, armes de la logique, tribunal ecclésiastique).